SONDAGE – Sentier de la poésie

SONDAGE – Sentier de la poésie

Dans le cadre d’une réflexion globale sur le développement d’une offre touristique « douce », l’équipe municipale propose la création d’un sentier circulaire de découverte. Ce projet répond a une double préoccupation : concilier la réhabilitation d’anciens sentiers en voie d’abandon et la création d’une circulaire autour du village pour les promeneurs susceptibles d’emprunter ces anciens sentiers ainsi que les sentiers existants. Le sentier de découverte sera un sentier de la poésie.

Il fera le tour du ban communal. Cette boucle d’une longueur d’environ 6.5 km, alternera incursions dans le village, échappées dans la forêt voisine et passage par un paysage plus classiquement rural. Cette boucle offrira aussi des points de vue différents sur le village.

Le choix a été fait de proposer des poésies sur le thème de la nature en accord avec le cadre. L’idée de rendre à la nature ce qu’elle a inspiré aux poètes n’est pas étrangère à notre démarche. Ces poèmes répartis tous le long de la circulaire en 16 chevalets seront comme une respiration dans le cheminement du promeneur.

Enfin proposer un parcours bien repéré donnera peut-être l’occasion de créer d’autres animations sur le site : sculpture, chants, concerts, promenades littéraires etc…

Enfin, cerise sur le gâteau, s’instruire en marchant fera référence pour certains aux philosophes grecs mais sera profitable à votre santé, puisque la marche est gage de bonne santé.

Vous pouvez choisir parmi les poèmes ci-après une liste de 16 poèmes de votre choix ou vous pouvez nous en proposer d’autres. Une commission se réunira courant octobre pour le choix final.

Vous avez jusqu’à la fin du mois de septembre pour faire votre choix par courriel, en Mairie ou par l’intermédiaire du site en laissant un commentaire.

Alors bonne lecture et merci par avance pour votre participation!

Poème 1: Alfred de Musset (1810-1857) À la mi-carême

I

Le carnaval s’en va, les roses vont éclore ;
Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon.
Cependant du plaisir la frileuse saison
Sous ses grelots légers rit et voltige encore,
Tandis que, soulevant les voiles de l’aurore,
Le Printemps inquiet paraît à l’horizon.

II

Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;
Bien que le laboureur le craigne justement,
L’univers y renaît ; il est vrai que le vent,
La pluie et le soleil s’y disputent l’empire.
Qu’y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;
C’est sa première larme et son premier sourire.

III

C’est dans le mois de mars que tente de s’ouvrir
L’anémone sauvage aux corolles tremblantes.
Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;
Et du fond des boudoirs les belles indolentes,
Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,
Sous les vieux marronniers commencent à venir.

IV

C’est alors que les bals, plus joyeux et plus rares,
Prolongent plus longtemps leurs dernières fanfares ;
À ce bruit qui nous quitte, on court avec ardeur ;
La valseuse se livre avec plus de langueur :
Les yeux sont plus hardis, les lèvres moins avares,
La lassitude enivre, et l’amour vient au coeur.

V

S’il est vrai qu’ici-bas l’adieu de ce qu’on aime
Soit un si doux chagrin qu’on en voudrait mourir,
C’est dans le mois de mars, c’est à la mi-carême,
Qu’au sortir d’un souper un enfant du plaisir
Sur la valse et l’amour devrait faire un poème,
Et saluer gaiement ses dieux prêts à partir.

VI

Mais qui saura chanter tes pas pleins d’harmonie,
Et tes secrets divins, du vulgaire ignorés,
Belle Nymphe allemande aux brodequins dorés ?
Ô Muse de la valse ! ô fleur de poésie !
Où sont, de notre temps, les buveurs d’ambroisie
Dignes de s’étourdir dans tes bras adorés ?

VII

Quand, sur le Cithéron, la Bacchanale antique
Des filles de Cadmus dénouait les cheveux,
On laissait la beauté danser devant les dieux ;
Et si quelque profane, au son de la musique,
S’élançait dans les choeurs, la prêtresse impudique
De son thyrse de fer frappait l’audacieux.

VIII

Il n’en est pas ainsi dans nos fêtes grossières ;
Les vierges aujourd’hui se montrent moins sévères,
Et se laissent toucher sans grâce et sans fierté.
Nous ouvrons à qui veut nos quadrilles vulgaires ;
Nous perdons le respect qu’on doit à la beauté,
Et nos plaisirs bruyants font fuir la volupté.

IX

Tant que régna chez nous le menuet gothique,
D’observer la mesure on se souvint encor.
Nos pères la gardaient aux jours de thermidor,
Lorsqu’au bruit des canons dansait la République,
Lorsque la Tallien, soulevant sa tunique,
Faisait de ses pieds nus claquer les anneaux d’or.

X

Autres temps, autres moeurs ; le rythme et la cadence
Ont suivi les hasards et la commune loi.
Pendant que l’univers, ligué contre la France,
S’épuisait de fatigue à lui donner un roi,
La valse d’un coup d’aile a détrôné la danse.
Si quelqu’un s’en est plaint, certes, ce n’est pas moi.

XI

Je voudrais seulement, puisqu’elle est notre hôtesse,
Qu’on sût mieux honorer cette jeune déesse.
Je voudrais qu’à sa voix on pût régler nos pas,
Ne pas voir profaner une si douce ivresse,
Froisser d’un si beau sein les contours délicats,
Et le premier venu l’emporter dans ses bras.

XII

C’est notre barbarie et notre indifférence
Qu’il nous faut accuser ; notre esprit inconstant
Se prend de fantaisie et vit de changement ;
Mais le désordre même a besoin d’élégance ;
Et je voudrais du moins qu’une duchesse, en France,
Sût valser aussi bien qu’un bouvier allemand.

Poème 2 : Kamal Zerdoumi (1953) – Arbres

Stoïques
ils se laissent dépouiller
par l’automne
et restent dignes
malgré la chute
des feuilles
Leur deuil
silencieux
se drape d’une toge
de candeur
lorsque vient l’hiver
leur embaumeur
Pourtant la sève
persévère
et circule
Sa foi en le printemps
ne tarde pas à porter ses fruits
En été arbres vous devenez
des oasis d’ombre
Et votre silence parfois est traversé
des bruits de la vie
Ayons votre passion sédentaire
et vos rêves nomades
mystérieuses présences
de bois
artisans
de la vraie sagesse

Poème 3 : Théophile Gautier (1811-1872) – Au Printemps

Regardez les branches, 

Comme elles sont blanches. 

Il neige des fleurs, 

Riant sous la pluie, 

Le soleil essuie 

Les saules en pleurs, 

Et le ciel reflète 

Dans la violette 

Ses pures couleurs. 

La mouche ouvre l’aile, 

Et la demoiselle 

Aux prunelles d’or, 

Au corset de guêpe, 

Dépliant son crêpe, 

A repris l’essor. 

L’eau gaiement babille, 

Le goujon frétille : Un printemps encore. 

Poème 4 : Emile Verhaeren  (1855-1916) – Automne

Matins frileux
Le temps se vêt de brume ;
Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
Les plumes.
La poule appelle
Le pépiant fretin de ses poussins
Sous l’aile.
Panache au clair et glaive nu
Les lansquenets des girouettes
Pirouettent.
L’air est rugueux et cru ;
Un chat près du foyer se pelotonne ;
Et tout à coup, du coin du bois résonne,
Monotone et discord,
L’appel tintamarrant des cors
D’automne.

Poème 5 : Guillaume Apollinaire (1880-1918) – Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

Alcools

Poème 6 : Paul Verlaine (1844-1896) – Chanson d’automne

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Poème 7 : Victor Hugo (1802-1885) – Hier Au Soir

Hier, le vent du soir, dont le souffle caresse,
Nous apportait l’odeur des fleurs qui s’ouvrent tard.
La nuit tombait ; l’oiseau dormait dans l’ombre épaisse.
Le printemps embaumait, moins que votre jeunesse ;
Les astres rayonnaient, moins que votre regard.

Moi, je parlais tout bas. C’est l’heure solennelle
Où l’âme aime à chanter son hymne le plus doux.
Voyant la nuit si pure, et vous voyant si belle,
J’ai dit aux astres d’or : Versez le ciel sur elle !
Et j’ai dit à vos yeux : Versez l’amour sur nous ! 

Poème 8 : Maurice Carème (1899-1978) – L’écureuil et la feuille

Un écureuil, sur la bruyère,

Se lave avec de la lumière.

Une feuille morte descend,

Doucement portée par le vent .

Et le vent balance la feuille

Juste au dessus de l’écureuil;

Le vent attend, pour la poser,

Légèrement sur la bruyère,

Que l’écureuil soit remonté

Sur le chêne de la clairière

Où il aime à se balancer

Comme une feuille de lumière.

Poème 9 : Charles d’Orléans (1394-1465) – Hiver, vous n’êtes qu’un vilain

Hiver, vous n’êtes qu’un vilain,
Été est plaisant et gentil,
En témoin de Mai et d’Avril
Qui l’accompagnent soir et matin.

Été revêt champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature.
.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil ;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain :
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.

Poème 10 : Albert Strickler (1955-2023) – L’homme qui marche

L’homme qui marche aime monter

faire rimer ascension avec élévation

hisser l’âme dans le grimper du corps.

Il avance courbé contre le vent

mais sans ramper devant qui que ce soit.

Il épouse la pente comme un feu ivre

comme le torrent qui jubile à rebours.

Désarticulé dans la roue libre de la descente

Il se défait que pour mieux se rassembler

en prévision du prochain élan

L’homme qui marche est une prière vivante

Poème 11 : Albert Strickler (1955-2023) – L’homme qui marche

L’homme qui marche aime écrire

dans la poussière des chemins.

Un pas après l’autre, il paraphe l’espace

qu’il conquiert et cède à la fois.

Poète, l’inspiration ne lui fait jamais défaut.

A supposer que le vent ne flambe plus

dans les branches les plus hautes

ou que les trains de ses torrents soient en grève.

A supposer que les oiseaux ne descendent pas

sur lui en langues de feu, la cognée de son souffle

lui suffirait pour faire couler

la sève de l’échange

Poème 12 : Claude ROY (1915-1997) – L’oiseau futé

A quoi bon me fracasser,

dit l’oiseau sachant chanter

au chasseur sachant chasser

qui voulait le fricasser.

Si tu me fais trépasser,

chasseur au cœur desséché

tu n’entendras plus chanter

l’oiseau que tu pourchassais.

Mais le chasseur très froissé

dit à l’oiseau tracassé :

je n’aime pas la musique

et tire un coup de fusique.

Le chasseur manque l’oiseau

qui s’envole et qui se moque.

Le chasseur se sent bien sot,

et l’oiseau lui fait la nique.

Après tout, dit le chasseur,

j’aime beaucoup la musique.

Moi-z-aussi dit le siffleur

se perchant sur le fusique.

Enfantasques

Poème 13 : Jean de La Fontaine (1684-1695) – La Cigale et la Fourmi

La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal.  »
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
– Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.

Poème 14 : François-René de Chateaubriand (1768-1848) – La Forêt

Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !
Prestiges de mon cœur ! je crois voir s’exhaler
Des arbres, des gazons une douce tristesse :
Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m’appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains !… Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière,
Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D’autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.

Tableaux de la nature

Poème 15 : Raymond QUENEAU (1903-1976) – La fourmi et la cigale

Une fourmi fait l’ascension

d’une herbe flexible

elle ne se rend pas compte

de la difficulté de son entreprise

elle s’obstine la pauvrette

dans son dessein délirant

pour elle c’est un Everest

pour elle c’est un Mont Blanc

ce qui devait arriver arrive

elle choit patatratement

une cigale la reçoit

dans ses bras bien gentiment

eh dit-elle point n’est la saison

des sports alpinistes

(vous ne vous êtes pas fait mal j’espère ?)

et maintenant dansons dansons

une bourrée ou la matchiche.

Poème 16 : Alain Bosquet (1919-1998) – La trompe de l’éléphant

La trompe de l’éléphant

C’est pour ramasser les pistaches

Pas besoin de se baisser

le cou de la girafe

C’est pour brouter les arbres

Pas besoin de voler

La peau du caméléon

verte, bleue, mauve, blanche

Selon sa volonté

Pas besoin de fuir

La carapace de la tortue

C’est pour dormir à l’intérieur même l’hiver

Pas besoin de maison

Le poème du poête c’est pour dire cela

Et mille et mille autres choses

pas besoin de comprendre

Poème 17 : Francis YARD (1876-1947) – Le chemin

Plein de silence, embaumé

Du chaud parfum de la terre,

C’est un chemin solitaire

Du village bien-aimé.

Il quitte les vieilles rues,

Pour s’en aller dans les bois,

Et, flâneur, il fait sa ronde.

Sous les pommiers en berceau,

Creusé du double ruisseau.

Des ses ornières profondes,

Il s’attarde sous les branches

Entre les fossés des cours

Et fait de jolis détours

Au seuil clair des maisons blanches.

Poème 18 : Paul Verlaine (1844-1896) – Le ciel est, par-dessus…

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

  • Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
    Pleurant sans cesse,
    Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
    De ta jeunesse ?

Sagesse

Poème 19 : Alphonse de Lamartine (1790-1869) – Le papillon

Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encore, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté!

Poème 20 : René Charles d’Orléans (1394-1465) – Le printemps

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.

Il n’y a bête ni oiseau,
Qu’en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d’argent, d’orfèvrerie ;
Chacun s’habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.

Poème 21 : Victor Hugo (1802-1885) – Printemps

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

Poème 22 : Arthur Rimbaud (1854-1891) – Sensation

C’est l’heure exquise et matinale

Que rougit un soleil soudain.

A travers la brume automnale

Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre

Du regard en reconnaissant

Le chêne à sa feuille de cuivre,

L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,

Tombent des branches dépouillées ;

Mais ce n’est pas l’ hiver encore.

Une blonde lumière arrose

La nature, et , dans l’air tout rose,

On croirait qu’il neige de l’or.

One thought on “SONDAGE – Sentier de la poésie

  1. L été se relâche
    se néglige.
    Son soleil décoiffé
    broussaille des nuages.
    Il y a dans le vent
    des pointes d’ironie
    qui inquiètent les verveines
    et bousculent les noisettes.
    Pourtant se trouvent
    – espiègles –
    des mésanges hippies
    et des abeilles vives
    pour tenter l’aventure bohême. Marie DESMARETZ

    Mon choix de poèmes :2,4,6,7,8,9,10,11,15,17,18,19,20,21,22

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