L’Histoire de Vasperviller

L’Histoire de Vasperviller

Le passé de notre village se divise en trois époques bien distinctes :

1 – Walperti-Villa

Période reculée de la civilisation des sommets vosgiens à l’époque gallo-romaine, la région était sillonnée de plusieurs voies romaines, dont la plus importante «  Le chemin d’Allemagne » longeant les sommets au dessus de la vallée de la sarre-blanche, qui reliait Strasbourg – Langres – Metz via le Donon, La montagne sacrée des dieux principalement Mercure et Jupiter.

Une des nombreuses voies romaines secondaires, reliant « Pont-saraavi » (Sarrebourg) au donon, traversait le site de notre village, près d’elle sur le plateau de « clair-chesne » derrière le réservoir d’eau, aux maréchaux, la villa gallo-romaine de Walperti-Villa qui faisait partie de 180 villas gallo-romaines recensées dans la région, dont la plus importante est Saint-Ulrich…

Nous n’avons pas de données précises sur cette villa, sinon sur le site un vestige assez important d’enceinte rectangulaire particulier aux villas gallo-romaines surnommé « carro-mirro » mur carré en patois par les anciens…!A proximité de nombreux vestiges de cultures en terrasses pratiques courantes chez l’exploitant gallo-romain… !

2 – L’ancien-village

D’après les écrits ( à prèciser) Au cours des années, un village s’estt peu à peu construit le long de la voie romaine, mais surtout par quartiers isolés comme en témoignent les vestiges. Vers l’an 900, le territoire est annexé au comté de Dabo, puis échoit en 966, par donation des comtes à l’abbaye de Marmoutier, qui y fonde le prieuré de Saint-Quirin en l’an 1122. Dés le départ, l’abbaye de Marmoutier cherche à mettre en valeur cette contrée sauvage en y attirant des colons et en y créant des activités : petites verreries, scieries à haut-fer actionnées par chutes d’eau, agriculture, etc.

Un écrit nous dit qu’en l’an 1127, Walperti-Villa fait partie des huit sanctuaires dépendant de l’abbaye de Marmoutier avec comme patronne la Vierge Marie en son assomption, ce qui nous prouve qu’il s’agissait d’un village avec lieu de culte indépendant… !

Cet ancien village a sans doute pris de l’importance surtout depuis l’an 1400, lorsque l’abbaye de Marmoutier fonda dans la vallée voisine l’importante verrerie de Lettenbach-Saint-Quirin. Les habitants s’y rendaient par l’ancienne voie romaine qui prit le nom de « chemin de la verrerie ». Ce chemin creux existe toujours inutilisé actuellement mais bordé des tumulus (tas de pierre) des anciennes habitations disparues.

En 1433, on cite un important moulin et une ferme au lieu dit « La Marcarerie ». Cette ferme qui existe encore actuellement transformée, aurait une origine Gallo-romaine, comme le prouvent les proches cultures en terrasses de la Nenon, ainsi que la voie romaine secondaire qui passait tout à côté.

Entre 1618 et 1648, la guerre de Trente ans amène des nombreuses épidémies (peste pulmonaire, choléra) drainées pas les troupes. Elles décimèrent la région de Sarrebourg : la population passe de 1800 habitants avant la guerre à 419 après. Comme beaucoup d’autres, notre village disparaîtra complètement…

Un écrit nous dit qu’en 1635, le territoire de « Valspersvillers » s’est recouvert de bois. Ce fut la fin d’un époque tous les anciens habitants ont disparu.

Que subsiste-t-il de l’ancien village ? Des tas de pierre en de nombreux endroits, surtout le long de l’ancien chemin creux dit de la Verrerie, à gauche le grand rectangle du carro-mirro vestige certain de la villa gallo-romaine . Plus haut, actuellement rempli de joncs, le « potie-d’aou » (« point d’eau en patois), ancienne mare du village disparu, il s’agissait d’une cuvette calcaire qui se remplissait d’eau à la saison des pluies dans laquelle on faisait gambader le bétail.

Suite au désastre de la guerre de trente ans, l’abbaye de Marmoutier et les comtes de Dabo attirèrent des colons afin de repeupler le territoire dévasté.

Ce fut l’époque des grandes migrations. Certains sont venus du Tyrol et du Palatinat, d’autres de Picardie et des régions francophones. Une barrière des langues s’établit qui existe toujours – les germaniques au nord, les francophones au sud.

Un écrit daté de 1718 nous dit « cette place n’est encore occupée que par quelques baraques, maintenues sur place par tolérance et protection du prieuré de Saint-quirin », les nouveaux colons sont venus défricher le site.

Dans l’attente de la reconstruction en dur du nouveau village, les premiers habitants ont logé dans des baraques dont le surnom les barraquiers qui a défié les siècles !

Avant de parler du nouveau village, il est bon de souligner qu’au cours des siècles le village a changé cinq fois de nom !

D’après les écrits retrouvés :

1127 – Walperti-Villa

1433 – Waspercheviller

1443- Wolspersweiler

1635 – Valspersvillers

1756 – Vasperviller

3 – Le nouveau village

Dès 1730, on reconstruit en dur le nouveau village, mais par crainte de contamination, les nouveaux habitants désertent le site de l’ancien , pour s’établir plus bas où nous nous trouvons actuellement. 

En 1756 , les nouveaux habitants venu d’ailleurs demandent à être considérés en communauté séparée. Ils veulent leur indépendance et refusent redevances et corvées au prieuré. Ce sera une suite de conflits qui aboutiront à plusieurs procès.

En 1763, André Didat (ancêtre des familles Haffemayer-Didat) fonde un important atelier de forge au lieu dit « Les maréchaux ». La forge a donné son nom au quartier pour cesser toute activité en 1856.

En 1766, la communauté de Vasperviller ne se compose que de 23 habitants.

En 1767, un nouveau prieur, L’abbé François de Saintignon, prend possession du prieuré et d’une partie du territoire. Ce prieur qui s’impose soutenu par Choiseul, ministre du roi Louis XV, est indésirable à Marmoutier, ce qui entraîne une suite de procès tous au désavantage de l’abbaye de Marmoutier.

En 1774 , le nouveau prieur fait construire un polissoir à glaces à Saint-Claire, actuellement la pisciculture. Il  se composait de cinq bâtiments.

En 1774, la communauté de Vasperviller se composait de 131 habitants.

 Les habitants de Vasperviller s’affrontent dès le départ avec le nouveau prieur . Ils demandent une fois de plus d’être déclaré communauté séparée, refusent comme par le passé redevances et corvées et prétendent avoir droit de pâturer leur bétail et de chercher du bois dans les forêts du prieur.

Cette attitude entraîna une suite de procès qui se prolongèrent plusieurs années (1777-1780), ceci au grand désavantage des habitants qui durent payer arrérages et redevance ainsi que 671 heures de corvées à faire pour le prieur.

1786 – Décès du prieur Paul de Saintignon, une partie du territoire échoit à l’abbaye de Saint-Louis de Metz. Pas pour longtemps vu qu’en 1792 par abolition de la royauté et des biens du clergé !!

A Vasperviller furent confisquées et vendues en biens nationaux :

– Le 30 avril 1792 : Onze fermes ayant appartenu aux religieux de Marmoutier et à l’abbaye Saint-Louis de Metz.

– Le 13 septembre 1792 : Le moulin de la Marcarerie avec prés et dépendances ayant appartenu à l’abbaye Saint-Louis de Metz.

L’ensemble de ces documents doit être vérifié dans les services d’Archives

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